INFORMATIONS SUR LES LOCUTEURS DES DIFFÉRENTS CORPUS ET SUR LES CONDITIONS DE RECUEIL DES CORPUS
1) Corpus franco-albertain de Bonnyville :
Corpus de Robert Papen, Bernard Rochet, JoAnn Creore (1976)
Code: M=homme; F=femme; -S=moins de dix ans de scolarité, S=de 10 à 12 ans de scolarité, S+=plus de 12 ans de scolarité; Y= moins de 25 ans, A=de 25 à 45 ans, O=plus de 45 ans.
Locuteurs
50 M -S O
53 F S O
56 F S+ O
58 F -S O
59 F S O
62 M S+ O
83 M S+ Y
84 M -S Y
86 F S Y
91 M S A
92 F S Y
96 M -S Y
Voici quelques données sur la mise sur pied du corpus. Les trois responsables du projet étaient Bernard Rochet et JoAnn Creore du département des langues romanes de l'U. de l'Alberta et Robert Papen, de la Faculté Saint-Jean, U. de l'Alberta, responsable-en-chef du projet. Le projet était financé par le Centre de recherches de la Faculté Saint-Jean (dont le directeur était Stephen Carey). Toutes les interviews ont été effectuées par la même personne, Gérard Guénette, franco-albertain, (originaire de Falher, Rivière-la-Paix). Les locuteurs avaient été choisis à partir des listes de résidents (établies par l'Association canadienne-française de l'Alberta) et classés selon leur sexe, leur âge et leur niveau de scolarité (qui établissait leur niveau socio-économique). Tous les enregistrements ont été effectués durant l'été 1976. L'intervieweur posait à peu près les mêmes questions à chaque locuteur: questions sur les opinions par rapport à être Canadien Français, sur le futur du français en Alberta, sur les relations entre la foi (catholique) et la langue (française), sur les relations entre anglophones et francophones(discrimination, etc.).
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2) Corpus Franco-Manitobain de Winnipeg
Corpus de Sandrine Hallion (1995)
6 locuteurs (2 hommes et 4 femmes)
NB Indice socio-économique établi d'après l'index de Blishen, Carroll et Moore, 1987. O (indice > 40) = classe ouvrière ; M (indice < 40 et > 60) = classe moyenne ; MS (indice < 60) = classe moyenne supérieure ; - = indice non déterminé.
• Locutrice n° 20 : Carmelle, F, 40 ans, mariée, employée du gouvernement du Manitoba (Manitoba Hydro), niveau d'études universitaire (maîtrise), ISÉ: 57.30 M, dominance linguistique : bilinguisme équilibré.
1ère période d'enquête, enregistrée le 11 novembre 1995, 120 mn, 22 455 mots.
Carmelle est née à Steinbach en 1955. Ses parents sont originaires des villages manitobains de La Broquerie et de Sandilands. Ses grands-parents sont Franco-Manitobains et ses ancêtres viennent du Québec. Carmelle passe à La Broquerie les dix-huit premières années de sa vie. En 1973, elle s'installe à Winnipeg et poursuit des études de français à l'Université du Manitoba. En 1984, elle est chargée de cours au Collège universitaire de Saint-Boniface. À l'époque de notre enquête, Carmelle est conseillère en langue française au sein de la société d'électricité Manitoba Hydro. Elle réside dans le quartier de Saint-Vital à Winnipeg, mais nous l'avons rencontrée à Saint-Boniface, dans le bureau attenant à la librairie francophone de son frère.
Carmelle a cinq enfants dont le plus âgé à quinze ans et le plus jeune six mois. Les parents de son mari sont Français, et ce dernier est issu de la première génération née au Manitoba. Les propos de Carmelle touchent, entre autres, à la qualité du français parlé au Manitoba et enseigné dans les écoles franco-manitobaines. Elle semble très à l'aise en français et, par le biais de son époux et de sa belle-famille, elle a eu l'occasion d'entrer en contact avec ce qu'elle appelle un français « supérieur » au franco-manitobain « moyen ». Elle s'est ainsi perfectionnée dans sa langue maternelle. Elle porte un regard critique sur la langue de la jeunesse francophone de la province : de son expérience d'enseignement et de son expérience familiale, elle tire plusieurs anecdotes qui, selon elle, sont révélatrices de la mauvaise qualité du français au Manitoba et de l'envahissement de l'anglais et de la culture américaine. Les témoignages de Carmelle montrent que, sur son lieu de travail comme dans sa vie privée, elle lutte quotidiennement pour faire une part plus large à l'usage d'un français « de qualité ».
• Locuteur n° 23 : Charles, H, 37 ans, marié, marbrier, niveau d'études secondaire (11ème année), ISÉ : 32.27 O, dominance linguistique : anglo-dominance.
• Locutrice n° 24 : Gisèle, F, 37 ans, mariée, secrétaire, niveau d'études secondaire (12ème année), 38.47 O, dominance linguistique : anglo-dominance.
1ère période d'enquête, enregistrés le 13 novembre 1995, 120 mn, 18 605 mots.
Charles et Gisèle ont répondu ensemble à notre questionnaire. Ils se sont mariés à la fin des années 1970, et ils ont eu cinq enfants dont un est décédé. Ils sont tous deux nés à Saint-Boniface, et ils n'ont jamais quitté ce quartier, où ils se sont installés avec leur famille et où ils tiennent un commerce. Leurs parents sont Franco-Manitobains et leurs ancêtres sont originaires du Québec. Ils nous ont reçue dans leur magasin, aux heures d'ouverture, pour répondre à nos questions. À la toute fin de l'entrevue (partie 5), Gisèle a dû s'absenter, et nous avons terminé l'entretien avec Charles.
Les témoignages de Charles et Gisèle portent sur leur expérience du bilinguisme sur les plans professionnel, personnel et familial. Gisèle se souvient des remontrances de ses parents lorsqu'elle osait jouer avec ses voisins anglophones, ou encore lorsqu'elle s'exprimait en anglais chez elle. La famille de Charles était moins impliquée dans la lutte pour la survie de la communauté franco-manitobaine. Charles se rappelle pourtant de la discrimination dont lui, et ses camarades de classe francophones, faisaient l'objet. Charles et Gisèle ont suivi leur scolarité en anglais, et ils constatent l'amélioration du sort des francophones dans la province depuis l'apparition des écoles françaises et d'immersion. Mettant en regard la jeune génération et celle dont ils sont issus, ils en comparent les niveaux de compétence en français et les degrés d'assimilation à la culture anglo-américaine. En conclusion, ils se montrent confiants quant à l'avenir de la francophonie au Manitoba.
• Locutrice n° 28 : Sylvie, F, 26 ans, mariée, réceptionniste, employée de services et d'entretien, niveau d'études universitaire (non diplômée), ISÉ : 21.37 O, dominance linguistique : anglo-dominance.
• Locutrice n° 32 : Chantal, F, 20 ans, célibataire, étudiante, niveau d'études universitaire (1ère année à l'université), ISÉ : non déterminé, dominance linguistique : bilinguisme équilibré à dominance française.
2ème période d'enquête, enregistrées le 2 mars 1996, 80 mn, 19 602 mots.
Sylvie et Chantal (locutrice n°32) ont répondu ensemble à notre questionnaire. Nous les avons rencontrées à la Maison-mère des missionnaires oblates où elles étaient toutes deux employées de services. Sylvie y travaillait à plein temps, alors que Chantal partageait son temps entre ses cours à l'université et cet emploi temporaire à mi-temps.
Sylvie est née à Saint-Boniface en 1969, et elle a toujours vécu dans le quartier du Parc Windsor à Winnipeg. Sa mère est née dans le village francophone de La Broquerie. Sa grand-mère maternelle est originaire de la Belgique et son grand-père maternel de La Broquerie. Du côté paternel, ses grands-parents viennent de l'Europe de l'Est (Yougoslavie) et ils ont émigré au Manitoba au début de ce siècle. Comme beaucoup d'immigrants venus de l'Europe non-francophone à cette période, ils ont adopté l'usage de la langue anglaise lorsqu'ils sont arrivés au Manitoba.
Chantal est née à Saint-Boniface en 1976, et elle a toujours vécu dans ce quartier. Ses parents sont originaires de Saint-Claude (mère) et de Saint-Malo (père). Ses grands-parents maternels sont venus tout jeunes de la France et, du côté paternel, ses ancêtres sont originaires du Québec. À l'époque de notre enquête, Chantal était étudiante en 2ème année de psychologie à l'Université du Manitoba. Elle résidait chez ses parents avec ses deux jeunes frères.
Comme les jeunes parents ou futurs parents que nous avons rencontrés, Sylvie témoigne de son désir de transmettre sa langue maternelle à ses enfants. Enfant d'un foyer mixte, elle se retrouve elle-même en situation de mariage linguistiquement mixte : son mari, bien qu'il porte un nom francophone, est anglophone. Elle note qu'il est pourtant bien disposé à l'égard de la langue française et qu'il fait de louables efforts pour la comprendre et la parler. Les propos de Chantal montrent sa préoccupation pour l'avenir du français au Manitoba. C'est un problème qui la touche tout particulièrement, et elle donne son opinion sur cette question : elle a pleinement conscience que la survie du français au Manitoba passe par le maintien de son usage au foyer, même si ce maintien doit se faire de manière coercitive. Il est intéressant de constater que, sur ce point, Chantal préconise une méthode qui semblait passée de mode chez ceux qui en avaient subi les conséquences (principalement la génération de Franco-Manitobains née au cours de la décennie d'après-guerre). Chantal reconnaît également l'importance du soutien des institutions francophones dans cette démarche. Selon elle, ces dernières doivent contribuer à confirmer le caractère « vivant » du français au Manitoba. À ce sujet, l'école française a un rôle essentiel à jouer - Chantal a elle-même suivi toute sa scolarité en français, jusqu'à sa deuxième année d'université. L'ensemble de son témoignage est révélateur des attitudes d'une certaine frange de la jeunesse franco-manitobaine qui montre des signes tangibles de vitalité et d'affirmation identitaires.
• Locuteur n° 31 : Marc, H, 21 ans, célibataire, étudiant, niveau d'études universitaire (2ème année à l'université), ISÉ : non déterminé, dominance linguistique : anglo-dominance.
1ère période d'enquête, enregistré le 4 novembre 1995, 180 mn, 27 153 mots.
Marc est né en 1974 à Winnipeg. Sa mère est originaire de Saint-Pierre-Jolys, et son père de Saint-Eustache. Ses grands-parents maternels et paternels sont venus très jeunes du Québec et de l'Acadie. Marc a toujours vécu au Manitoba, dans la commune d'Élie, à l'ouest de Winnipeg. À l'âge de 20 ans, il s'installe à Saint-Boniface pour suivre ses études en Éducation au Collège universitaire de Saint-Boniface. Il habite alors avec son amie, une Franco-Manitobaine originaire de Saint-Claude. Tous deux se destinent à la carrière d'enseignant. Nous avons rencontré Marc dans une salle du CUSB où nous lui avons soumis notre questionnaire.
Marc est assez bavard et son débit est rapide. Il est allé à l'école primaire française de Saint-Eustache. En revanche, il a poursuivi ses études secondaires à l'école d'immersion de l'Institut collégial Saint-Paul d'Élie. Il dénonce le pouvoir assimilateur de l'environnement anglophone dans lequel il a grandi, bien qu'il ait toujours parlé en français dans sa famille. Son témoignage dénote une forte insécurité linguistique que provoque la double pression de l'anglais et du français standard. Fortement attaché à son héritage francophone, Marc semble affecté par son impuissance à combattre l'attirance inconsciente de la langue anglaise. Selon lui, comme pour Chantal (locutrice n° 32), l'avenir du français au Manitoba passe par le maintien de l'usage de cette langue au foyer et la conservation des acquis institutionnels (politique du bilinguisme et écoles françaises).
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3) Corpus de français métis (Saint Laurent, Manitoba)
Corpus du père Lavallée recueilli en 1987 dans le village de Saint Laurent (Manitoba) à l'aide d'entrevues enregistrées d'environ une heure.
Mini corpus fourni par Robert Papen: 10 minutes par entrevue (11 locuteurs)
ID locuteur | Âge | Sexe |
LGC | 71 | M |
AEC | 74 | M |
EB | 65 | M |
AB | 75 | F |
LD | ? | F |
EC | 74 | M |
LA | ? | M |
MD | 53 | F |
RC | 61 | M |
WS | 74 | F |
JLN | 18 | M |
Selon Robert Papen, il n'y avait pas de différences notables entre les locuteurs du mini-corpus métis. Ils provenaient tous d'un milieu socio-économique peu élevé et avaient été peu scolarisés.
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4) Corpus de français ontarien
Corpus de Mougeon, Nadasdi et Rehner
Ce corpus a été recueilli en 2004-05 parmi des adolescents (15-16 ans et 17-18 ans) inscrits dans les écoles de langue française des communautés francophones des localités de Hawkesbury, Cornwall, North-Bay et Pembroke. Le mini corpus ci-dessous provient de deux de ces localités (Hawkesbury et Pembroke). Les quatre communautés mentionnées ci-dessous ont été sélectionnées pour deux raisons principales. On a recueilli en 1978, dans ces mêmes communautés, parmi des locuteurs francophones du même âge inscrits dans les mêmes écoles, un corpus de français parlé. La comparaison entre les deux corpus va donc permettre d'examiner le changement linguistique en français ontarien. La deuxième raison est que ces quatre communautés représentent différents niveaux de concentration francophone sur le plan local : Hawkesbury (85% de francophones=forte majorité francophone); Cornwall (38% de francophones=minorité francophones assez forte); North-Bay (16% de francophones=minorité francophone plus faible) et Pembroke (8% de francophones=minorité francophone très faible).
Le mini corpus mis à votre disposition vous permettra de comparer les deux extrêmes du continuum démographique franco-ontarien (forte majorité vs minorité très faible). Il n'inclut que des locuteurs de 17-18 ans.
Pour chacun des locuteurs qui font partie du corpus nous avons calculé un indice de restriction dans l'emploi du français. Cet indice permet de distinguer trois catégories de locuteurs; i) les locuteurs non restreints (indice 100-80) ces locuteurs emploient très souvent ou souvent dans la vie de tous les jours; ii) les locuteurs semi-restreints (indice 79-45), ils emploient le français au moins aussi souvent que l'anglais dans la vie de tous les jours et ii) les locuteurs restreints (indice 44-05), ils emploient le français moins souvent que l'anglais dans la vie de tous les jours. Pour chaque locuteur, nous avons recueilli des informations sur l'occupation de leurs parents (information qui nous a permis d'établir l'appartenance socio-économique des locuteurs), le sexe des locuteurs et la langue maternelle des parents. Ne font partie du corpus Mougeon, Nadasdi & Rehner que des adolescents dont au moins un des deux parents est de langue maternelle française. Chaque adolescent faisant partie du corpus a parlé en moyenne 50 minutes.
Pour plus d'information sur ce corpus et sur la population franco-ontarienne adolescente dont il provient consulter, Mougeon, Rehner et Alexandre.
Corpus franco-ontarien M, N & R 2004-05 (locuteurs adolescents)
Hawkesbury
|
Pembroke
|
Ms = moyenne supérieure; m = moyenne; o = ouvrier
NR = non restreint R = restreint
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5) Corpus de français montréalais
Corpus de Thibault et Vincent (1984)
Ce corpus a été recueilli en 1984. Il inclut en des locuteurs qui ont déjà été interviewés et enregistrés en 1971 (Corpus de Gillian Sankoff et Henrietta Cedergren) et des nouveaux locuteurs. La comparaison entre les deux corpus permet d'étudier le changement linguistique en français montréalais. Chacun des locuteurs a parlé environ une heure. On a recueilli des données permettant d'établir le profil sociologique de chaque locuteur: Âge, sexe et occupation.
Mini corpus de français montréalais (1984)
# Locuteur |
Âge |
Occupation |
Sexe |
83 |
36 |
5 |
masculin |
85 |
41 |
3 |
féminin |
99 |
42 |
5 |
masculin |
122 |
15 |
2 |
masculin |
124 |
33 |
1 |
féminin |
129 |
15 |
5 |
féminin |
Occupation en 1984: 1 = professions libérales et patrons d'entreprise; 2 = diplômés universitaires employés; 3 = techniciens et contremaîtres; 4 = cols blancs; 5 = cols bleus; 6 = sans emploi stable
# 122 = deux parents enseignants (élémentaire?); copains musiciens rock, fréquente les bars
# 129 = mère couturière; père chauffeur? au chômage en 84; mobilité sociale ascendante (#129 veut devenir enseignant)
Pour plus d'informations sur le corpus consulter Thibault et Vincent (1990).
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6) Corpus de français acadien du Nord Est du Nouveau-Brunswick
Corpus de Louise Beaulieu (1995)
Échantillon (mini corpus)
Informateur# |
Réseau |
Âge |
Sexe |
Niveau de scolarité |
Emploi ou Profession |
16 |
Fermé |
30 |
M |
-HSD |
Journalier* dans le domaine de la construction (travail saisonnier) |
23 |
Fermé |
47 |
M |
-HSD |
Aide pêcheur** / travailleur de l'industrie de la transformation du poisson |
18 |
Ouvert |
28 |
M |
+PSE (M.A., Droit) |
Avocat (N.B.) |
17 |
Ouvert |
41 |
M |
+PSE (M.T.S., Travail Social) |
Gestionnaire, Services sociaux (N.-B.) |
-HSD= pas de diplôme d'études secondaires
+PSE= études postsecondaires
*c.-à-d. qu'il n'a pas de carte professionnelle
** c.-à-d. qu'il n'a ni licence de pêche, ni bateau, ni agrès
N.B.
(1)
Tous ces informateurs sont nés et ont grandi dans la région de Shippagan, dans le nord-est du N.-B. Ils y résident encore et aucun d'entre eux n'a habité ailleurs pendant une période de temps significative. Seuls les informateurs #16 et #17 ont demeuré à l'extérieur du Nord-Est pendant des périodes de temps de quelques mois sur une période de 2 ans (#16 a travaillé périodiquement à Sept-Iles sur un chantier de construction en tant que travailleur manuel et #17 a suivi des cours à l'Université Laval) et ce, il y avait déjà plus de 5 ans lors de la collecte des données.
(2)
Les entrevues expédiées ont été enregistrées en situation intra-groupe, l'individu qui dirige plus ou moins la conversation est une jeune femme de 27 ans de la région de Shippagan qui a un diplôme d'études secondaires. Elle a toujours habité le Nord-Est.
(3)
D'autres informations relatives à l'échantillon et à la cueillette des données se trouvent dans certains des articles portant sur ce corpus dont les références apparaissent ci-bas.
Voici certaines informations relatives au protocole de transcription qui pourraient être utiles.
ABREVIATIONS
c' = ce, c'
Al a c' livre-là (elle a ce livre-là)
où c' que (où est-ce que)
qui c' qui (qui est-ce qui)
c'est = c'est (même si c'est prononcé /st/ une fille
la darnière c'est une fille (la dernière c'est une fille)
c+te = cette, cet, ce
à c+te heure-là (à cette heure-là)
dans c+te livre-icitte (dans ce livre-ci)
c+té = ces
donne-moi c+té livres-l'à (donne-moi ces livres-là)
d' = de
je m' souviens d' ça (je me souviens de ça)
j' = j', je
j' vas yl dire (je vais lui dire)
j' le (ou) je l' = je le
je l' dis (ou) j' le dis (je le dis)
j' me (ou) je m' = je me
j' me souviens, je m' souviens (je me souviens)
l' =le, l'
je l' dis à ma soeur (je le dis à ma soeur)
qu' =que, qui, qu'
faut qu' il y ait une occasion (il faut qu'il y ait une ...)
faut qu' c'est à Noel (il faut que ce soit à Noël)
m+mir, v+nir et leurs dérivés = venir et ses dérivés.
ÉLISIONS
Certains mots qui ne sont pas prononcés doivent être remplacés par des symboles.
|r : les articles (si un mot devrait être précédé d'un article (le, la, les, un, une, des) et ne l'est pas.
J'aime pas y aller à |r école.
|s : les pronoms sujets (si un verbe devrait être précédé d'un sujet, un nom ou un pronom, et ne l'est pas).
EX: |s faut qu' tu m' le dis.
Dans certains cas il n'est pas facile de décider si le mot qui manque est le sujet ou un autre mot de la phrase. Par exemple, il est impossible de savoir si c'est le il ou le y qui manque dans l'expression / y rien là/ ou si le a+l(elle) ou le a (aux. avoir) est absent dans l'expression /a+l m+nu/ . Donc on écrit ces expressions comme si tous les mots y étaient: i+l y a, a+l a v+nu
|q : que, qu', qui
Remplacez les que qu' qui qu' qui manquent par |q dans toutes les expressions sauf les phrases interrogatives.
Il faut |q j' vas là.
Quoi c' tu dis ? et non pas Quoi c' |q tu dis?
al = elle (quand on entend la liaison avec le l)
al arait aimé ça (elle aurait aimé ça)
a+l = elle (quand on n'entend pas la liaison avec le l. C'est alors prononcé comme a)
a+l dit que c'était lui
yelle = elle
yelle a yl disait de faire ça (elle, elle lui disait de...)
elle = elle (quand il est prononcé comme elle)
ceuze = ceux
prends ceuze-là (prends ceux-là)
zeux = eux
al l'a donné à zeux (elle l'a donné... à eux)
i = ils, elles (quand ils sont prononcés comme /i/)
i m'ont couchée (ils m'ont couché)
y+l = il (quand il est prononcé comme /i/)
y+l fait rien (il ne fait rien)
il = il (quand il est prononcé comme /il/
yl = lui (quand il est prononcé comme /i/
a+l yl a dit de partir.
LES MOTS QUI SONT TYPIQUEMENT ACADIENS DOIVENT ETRE ECRITS SELON L'ORTHOGRAPHE RECONNUE DE CES MOTS (CONSULTEZ LES GUIDES). SI VOUS NE TROUVEZ PAS UN MOT DANS CES GUIDES, VOUS DEVEZ CHOISIR L'ORTHOGRAPHE QUI VOUS SEMBLE APPROPRIEE, EN INFORMER VOS COLLEGUES ET L'AJOUTER A LA LISTE DU VOCABULAIRE.
LES MOTS PROVENANT DE L'ANGLAIS DOIVENT ETRE ECRITS SELON L'ORTHOGRAPHE DE L'ANGLAIS + LA TERMINAISON APPROPRIEE.
Y+l CHAUFFAIT UN *eng*TRUCK. (IL CONDUISAIT UN CAMION)
Y+l VOULAIT PLUS *eng*TRUCKER (... CONDUIRE UN CAMION)
EVITEZ D'UTILISER LE MEME MOT POUR DESIGNER 2 REALITES DIFFERENTES. EX. J'SUIS ALLE SU (CHEZ) LE DOCTEUR.
J' L' AI MIS SU (SUR) LA TABLE.
IL VAUDRAIT MIEUX ECRIRE (SUR) COMME (SU) ET GARDER LE (ÇU) POUR (CHEZ).
[rire] = quand la personne rit
(?) = quand on ne comprend pas ce que l'informateur dit
ATTENTION, TOUTES LES PAROLES SUR LA BANDE DOIVENT ETRE TRANSCRITES. LES PAROLES DITES PAR UNE AUTRE PERSONNE QUE LE LOCUTEUR PRINCIPAL DOIVENT ETRE PLACEES ENTRE PARENTHESES.
TOUS LES MOTS ANGLAIS DOIVENT ETRE PRECEDES DE *eng*
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7) Corpus de français de l'Île-du-Prince-Édouard
Caroline Ars.: Abram Village, étudiante de 12e année, école secondaire de LF d'Abram Village
Paul Gal.: Abram Village, pêcheur
Desmond Ars.: Abram Village, propriétaire d'une entreprise de construction
Marie-Blanche Ars.: Abram Village, ménagère à la retraite
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8) Corpus de français de Terre-Neuve (L'anse à canards, Péninsule de Port au Port)
Corpus de Ruth King, à venir
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9) Corpus de français cadien
Corpus de Sylvie Dubois
FICHES BIOGRAPHIQUES DES LOCUTEURS
ABEL
SEXE: M
DATE DE NAISSANCE: 1915
PAROISSE: Lafourche
SITUATION FAMILIALE: veuf
PROFESSION: trolleur (pêcheur) depuis l'âge de 12 ans
EDUCATION: une section, c'est-à-dire un an (école en français)
RELIGION: catholique
LANGUE MATERNELLE: français
DEGRE D'EXPOSITION DIALECTALE (DED): N/A Doyen ayant le français comme langue dominante
APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS: ne semble pas parler anglais très bien (va à la messe là où le prêtre parle français)
PARENTS ET AMIS PARLANT FRANÇAIS CADIEN: la famille et tout l'entourage.
RESEAU SOCIAL:
a travaillé dans la ville: oui
a vécu dans la ville: oui
partenaire a travaillé dans la ville: oui (cuisinière à l'école)
partenaire a vécu dans la ville: oui
renseignements sur les parents: grosse famille (8 enfants vivants). le père a eu 3 femmes.
renseignements sur ses enfants: 3 enfants, tous dans la région
DIVERS: raconte les conditions de vie dans la paroisse de Lafourche au début du 20ème siècle. Raconte qu'en 1915, ses parents ont dû quitter leur première maison à cause d'un ouragan
CONSTANCE
SEXE: F
DATE DE NAISSANCE: 1932
PAROISSE: Avoyelles
SITUATION FAMILIALE: veuve
PROFESSION: Secrétaire médicale pendant 10 ans
EDUCATION: lycée + école de commerce
RELIGION: probablement catholique mais ne le mentionne pas.
LANGUE MATERNELLE: français
DEGRE D'EXPOSITION DIALECTALE (DED): moyen (5)
APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS: à l'école
PARENTS ET AMIS PARLANT FRANÇAIS CADIEN: les parents et grands-parents.
RESEAU SOCIAL:
a travaillé dans la ville: toujours
a vécu dans la ville: toujours
partenaire a travaillé dans la ville: toujours (State Trooper)
partenaire a vécu dans la ville: toujours
renseignements sur les parents: grosse famille (10 enfants) agriculteurs. Mère éduquée dans un couvent jusqu'au 8ème grade, le père n'a jamais été à l'école.
renseignements sur les enfants: 5 enfants
DIVERS:
raconte son enfance, sa rencontre avec son mari. Fait beaucoup de code switching.
JOCELYNE
SEXE: F
DATE DE NAISSANCE: 1939
PAROISSE: Vermillon
SITUATION FAMILIALE: mariée
PROFESSION: femme au foyer, exploitation de riz
EDUCATION: université
RELIGION: catholique pratiquante
LANGUE MATERNELLE: français (avec ses parents mais surtout ses grands-parents)
DEGRE D'EXPOSITION DIALECTALE (DED): moyen (3)
APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS: à l'école et à la maison
PARENTS ET AMIS PARLANT FRANÇAIS CADIEN: son mari parle un peu français. son frère aussi. Ses grands-parents maternels et paternels parlaient français. Ses enfants ne parlent pas français sauf la plus vieille qui a appris avec ses grands-parents.
RESEAU SOCIAL:
a travaillé dans la ville: toujours
a vécu dans la ville: toujours dans la même ville dans la paroisse
partenaire a travaillé dans la ville: toujours
partenaire a vécu dans la ville: toujours
renseignements sur les parents: sa mère a été à l'école jusqu'au 7ème grade, son père jusqu'au 4ème.
renseignements sur les enfants: 4 enfants qui vivent tous dans la région
DIVERS:
parle de la famille de son mari qui est venue de l'Illinois au début du 20 ième siècle pour cultiver du riz. Sa famille à elle aussi récoltait du riz.
RAOUL
SEXE: M
DATE DE NAISSANCE: 1974
PAROISSE: Lafourche
SITUATION FAMILIALE: célibataire
PROFESSION: Animateur de radio
EDUCATION: Lycée
RELIGION: catholique
LANGUE MATERNELLE: français (avec sa grand-mère) et anglais
DEGRE D'EXPOSITION DIALECTALE (DED): Moyen (5)
APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS: à la maison
PARENTS ET AMIS PARLANT FRANÇAIS CADIEN: toute la famille car la grand-mère ne parlait que le francais donc ils ont tous appris à parler français cadien pour communiquer avec elle.
RESEAU SOCIAL:
a travaillé dans la ville: toujours
a vécu dans la ville: toujours
partenaire a travaillé dans la ville: célibataire
partenaire a vécu dans la ville: ---
renseignements sur les parents: toute la famille vit dans le même quartier
renseignements sur les enfants: pas d'enfant.
DIVERS:
Raoul est un activiste qui s'intéresse beaucoup à la musique cadienne et écrit des chansons en français. Il se bat pour la préservation de la langue, qu'il n'a jamais apprise à l'école mais par transmission orale seulement. Il chante pendant son entrevue...
ALBAN
SEXE: M
DATE DE NAISSANCE: 1912
PAROISSE: Saint Landry
SITUATION FAMILIALE: marié (65 ans de mariage au moment de l'entrevue)
PROFESSION: diverses, désormais musicien à plein temps
EDUCATION: 11 ans de scolarisation pas de diplôme, un an de français à l'école
RELIGION: ne la mentionne pas mais probablement catholique
LANGUE MATERNELLE: français
DEGRE D'EXPOSITION DIALECTALE (DED): N/A Doyen ayant le français comme langue dominante
APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS: à l'école à partir de l'âge de 8 ans
PARENTS ET AMIS PARLANT FRANÇAIS CADIEN: sa mère parlait français et son père parlait français et anglais. Ses frères et sœurs parlent français
RESEAU SOCIAL:
a travaillé dans la ville: toujours (sauf 4 ans au Texas pendant la guerre)
a vécu dans la ville: toujours
partenaire a travaillé dans la ville: toujours
partenaire a vécu dans la ville: toujours
renseignements sur les parents: son père n'a jamais été à l'école
renseignements sur les enfants: trois enfants dont le plus jeune était professeur de français.
DIVERS:
Alban est un célèbre musicien qui joue de la musique cadienne. Il a voyagé comme musicien aux USA et en Europe. Il est décédé récemment.
TINA
SEXE: F
DATE DE NAISSANCE: 1974
PAROISSE: Saint Landry
SITUATION FAMILIALE: mariée
PROFESSION: musicienne
EDUCATION: université
RELIGION: catholique
LANGUE MATERNELLE: français et anglais : ses parents lui parlaient français et elle répondait en anglais
DEGRE D'EXPOSITION DIALECTALE (DED): Moyen (3)
APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS: à la maison
PARENTS ET AMIS PARLANT FRANÇAIS CADIEN: beaucoup de parents, d'amis et ses grands-parents
RESEAU SOCIAL:
a travaillé dans la ville: toujours et aussi en dehors *
a vécu dans la ville: toujours
partenaire a travaillé dans la ville: jamais (Yankee du Kentucky)
partenaire a vécu dans la ville: depuis 7 ans
renseignements sur les parents: habitent dans la même paroisse, près de chez elle. Sa mère a été au high school, son père n'a eu que 3 ans de scolarisation
renseignements sur les enfants: ?
DIVERS:
* Voyage beaucoup avec le groupe de musique auquel elle appartient. Famille de musiciens cadiens très connus.