Kevin Bourne, BA Science politique, 2007

Lorsqu’on lui demande quel est le moment dont il est le plus fier, Kevin Bourne a l’embarras du choix : son entrevue avec Kevin Hart; être animateur sur CBC Music; son premier tapis rouge en tant que journaliste lors des prix Juno 2017; et bien sûr, son premier voyage de presse pour un film important.

« Regarder autour de moi, voir les plus grands journalistes canadiens du domaine des divertissements et être sur un pied d’égalité avec eux, c’était spécial, dit Kevin. Me rendre compte que j’ai construit une plateforme médiatique me permettant d’être en compagnie de ces personnes constitue un moment irréel. »

Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences politiques en 2007, il a déménagé à Ottawa dans l’espoir de travailler sur la Colline du Parlement. Il a rapidement obtenu un stage auprès d’un député de la Chambre des communes et a finalement décroché un poste à temps plein en communications et politique auprès d’un sénateur. Alors qu’il travaillait à Ottawa, il a constaté le manque de médias culturels dans la ville. Il a donc décidé de créer un bureau de presse tout en faisant du bénévolat chez Rogers TV pour en apprendre davantage sur la télévision. Cela s’est transformé en écriture et en blogage pour différents médias. À la fin de son contrat au Sénat, il a décidé de se lancer à plein temps dans le journalisme et l’entrepreneuriat en créant l’agence SHIFTER et le magazine du même nom. Il partage maintenant son temps entre Ottawa et Toronto pour assister à des événements de l’industrie musicale et à des projections de films.

« Cela m’a pris du temps pour gagner de l’argent dans les médias, mais beaucoup de mes compétences étaient transférables au travail en agence. Je recrutais les membres de mon équipe dans tous les organes de presse et j’ai compris que je faisais des relations publiques. J’ai donc associé cette expérience à celle que j’avais acquise sur la Colline en matière de communication et j’ai lancé notre agence. »

Ce qui a assuré la réussite de ce virage professionnel, c’est que Kevin a pu définir le fil conducteur de tout son travail : la communication narrative. Qu’il s’agisse de rédiger des messages pour des politiciens ou d’écrire des histoires sur la scène musicale locale, il a compris que tout se résume à raconter une histoire et à communiquer une idée.

Il n’utilise pas seulement son talent pour la narration dans le cadre de ses activités entrepreneuriales. En plus d’enseigner la télédiffusion au Collège Algonquin, Kevin met à profit son expérience en journalisme, en médias numériques et en rédaction pour apporter des changements dans sa communauté.

« J’aime raconter l’histoire de personnes méconnues. Après le meurtre de George Floyd, j’ai publié une liste d’hommes noirs exceptionnels au Canada, ce qui m’a valu d’être reconnu par le magazine Ottawa Life comme l’un des principaux artisans du changement dans la ville. Beaucoup de gens pensent que les hommes noirs sont violents ou dangereux, alors j’ai raconté l’histoire d’hommes noirs qui avaient une incidence positive chez eux, au travail et dans la communauté. Il s’agit de changer l’angle du récit. C’est ce que la communication narrative permet d’accomplir. J’ai vu des décideurs à Ottawa apporter des changements à cause de mes articles. C’est gratifiant. »

Questions en rafale

D’où vient votre inspiration?

Mon regretté père, ma mère, ma sœur, ma femme et mes enfants, ma foi, l’histoire, les villes, les grands leaders, les visionnaires, les penseurs et les personnes ayant réussi, comme Drake, Kanye West, Jay-Z, Kenya Barris, Lebron James, Jean Drapeau, Barack Obama, Jésus Christ, Richard Branson.

Que diriez-vous au jeune Kevin?

Premièrement, ne t’inquiète pas de rentrer dans le moule. Tu te sens mal à l’aise parce que tu es censé être un leader. Deuxièmement, passe plus de temps avec ton père et dis-lui ce que tu ressens. Aussi, il y a ces choses nouvelles appelées « Tesla » et « cryptomonnaie ». Tu devrais y investir ton argent.

Quelle est la leçon la plus puissante de votre vie? Et comment l’avez-vous apprise?

Je l’ai fait tatouer sur mon bras : « Tout est possible pour celui qui y croit. » Une grande partie de tout ce que j’ai accompli jusqu’à présent dans mon entreprise et dans ma carrière s’est produite parce que j’ai remis en question ce qui était possible, que ce soit en tant que personne noire ou en vivant dans une petite ville comme Ottawa. J’ai fait plusieurs choses que les gens considéraient comme impossibles.

Quelle est votre ville préférée au monde?

Ne le dites pas à Ottawa, mais Toronto est ma ville préférée au monde. C’est l’endroit où je me sens le plus à l’aise et le plus moi-même. Vivre en dehors de Toronto m’a permis d’apprécier davantage cette ville : la famille, les amis, les grands immeubles, la culture, les attractions, les possibilités et l’énergie.

 

Neya Abdi, BA’16 Études internationales
Publié en février 2022