Une diplômée de retour à Glendon s’engage à faire don de 10 000 $ par an aux étudiants internationaux francophones

Annie Demirjian, BA Science politique, 1978

Quand la famille d’Annie Demirjian est arrivée à Toronto, cette dernière est entrée à l’école secondaire en ne connaissant que deux langues : le français et l’arménien.

« Quand on est immigrant, on doit affronter de nombreux obstacles et défis », dit Annie Demirjian. « Dans mon cas, la langue était le défi principal. Je parlais français et arménien, mais dans les années 60 et 70, la ville de Toronto était une ville unilingue. »

Néanmoins, Annie Demirjian affirme que surmonter ces défis initiaux et s’inscrire à Glendon lui ont donné l’assurance nécessaire pour faire carrière dans le développement international et la fonction publique. Ce n’est pas peu dire lorsque l’on voit son curriculum impressionnant qui comprend des années de service au sein du gouvernement fédéral canadien et des Nations Unies en Iraq, Libye, Somalie et dans l’ancienne Union soviétique.

Après avoir obtenu un baccalauréat en science politique et gouvernement au campus Glendon de l’Université York, elle a poursuivi ses études et a obtenu une maîtrise ès sciences en économie et gestion de projet à l’Université du Québec à Montréal. Aujourd’hui, elle est la directrice de l’École d’Affaires publiques et internationales de Glendon où elle crée les conditions favorables à la réussite des étudiants dans leurs carrières mondiales.

Tout récemment, Annie Demirjian s’est engagée à faire don de 10 000 $ par an afin de fonder une nouvelle bourse pour les étudiants internationaux qui s’identifient comme francophones. Quand on lui demande ce qui l’a incitée à faire ce don généreux à Glendon, Annie Demirjian établit des parallèles entre les obstacles qu’elle a affrontés en tant que nouvelle immigrante au Canada et les obstacles que les étudiants francophones doivent franchir en Ontario.

« Il existe de nombreuses bourses d’études pour les étudiants, mais je pense que les étudiants francophones qui étudient en Ontario doivent affronter des défis semblables à ceux de ma jeunesse à Toronto, explique Annie Demirjian. J’ai voulu apporter ma petite contribution aux étudiants qui arrivent à Glendon en provenance de toute la Francophonie.

J’ai été chanceuse au Canada, ajoute-t-elle. De nombreuses personnes, enseignants, professeurs, tuteurs légaux, amis, politiciens, ont été mes mentors; elles m’ont appuyée durant des périodes difficiles et m’ont applaudie quand j’ai connu la réussite. Parfois, ce sont les bons conseils et le mentorat qui font toute la différence dans la vie d’une jeune personne et d’autres fois, c’est le soutien financier. »

Annie Demirjian n’a jamais manqué de professeurs pour lui servir de mentors durant ses années à Glendon. Dans son discours aux diplômés lors des festivités du 150e anniversaire du Canada, elle a mentionné des professeurs « légendaires » comme les professeurs Edward Appathurai, Joseph Starobin et Ken Kwaku. 

Ce sont les leçons du professeur Appathurai sur le développement international qui ont amené Annie Demirjian à travailler au sein du Service universitaire canadien outre-mer (CUSO) après avoir obtenu son diplôme; ce sont les récits du professeur Starobin sur ses fins de semaine passées au chalet du premier ministre Pierre Trudeau pour discuter et échanger des idées, mais aussi les conférences du Professor Kwaku sur les mouvements de libération africains et les transitions qui ont inspiré Annie à travailler en Afrique de l’Ouest par la suite.

« Bien des années plus tard, j’ai écrit au professeur Kwaku qui occupait un poste important à la Banque mondiale et je lui ai dit que grâce à son influence je m’étais retrouvée au Nigéria pour faire partie de la transition postcoloniale. Il a été plutôt impressionné. »

Dans l’ensemble, les études d’Annie Demirjian à Glendon l’ont bien préparée pour aller appuyer des transitions politiques dans des pays postsoviétiques, au Moyen-Orient et en Afrique.

« Une bonne éducation, le respect des droits de la personne et la justice étaient de bonnes bases qui m’ont accompagnée dans le monde entier. »

Après avoir passé près de 15 ans à l’étranger, Annie est de retour au Canada avec l’objectif de rehausser le profil de l’École d’Affaires publiques et internationales de Glendon. Une partie de son travail consiste à gérer les carrières naissantes des étudiants de l’ÉAPI et elle a un conseil à donner à toute personne s’embarquant dans une carrière d’affaires publiques : passer du temps à l’étranger.

« Personne ne peut parvenir à la connectivité mondiale uniquement en étudiant et en lisant les nouvelles. Les voyages à l’étranger — dans le cadre d’études, d’un travail et du bénévolat — sont importants pour apprécier et comprendre les développements internationaux. »

 

Neya Abdi, BA’16 Études internationales
Publié en Juillet 2019