Faire des changements mesurés : Yiagadeesen Teddy Samy imagine un monde avec plus de possibilités

 

Dr. Samy

Dr. Teddy Samy, BA Economie, 1995

La plupart des étudiants et étudiantes du secondaire passent beaucoup de temps à se renseigner sur les universités avant d’en choisir une. Ce n’est pas ce qu’a fait Yiagadeesen « Teddy » Samy.

« J’ai décroché une bourse complète du Programme canadien de bourses de la Francophonie (PCBF) et c’est eux qui ont choisi où j’allais étudier, explique Teddy Samy. C’est dans ces circonstances que je me suis retrouvé à Glendon, un endroit qui m’était parfaitement inconnu. »

Ce qu’il connaissait avant d’arriver ici, c’est la science économique, et il avait bien l’intention de l’étudier à l’université après l’avoir étudiée au secondaire sur l’île Maurice. Sur les conseils de Brian Bixley, un professeur influent de Glendon alors chef du département de science économique, il a ajouté une concentration en mathématiques à son programme d’études.

En plus des conseils du professeur Bixley, Teddy Samy cite l’influence des professeurs Xavier de Vanssay, Ian McDonald et David Spring.

« J’ai eu d’excellents professeurs pendant mes années à Glendon, dit-il. Les deux professeurs McDonald et de Vanssay m’ont encouragé à poursuivre mes études supérieures en science économique. Feu le professeur McDonald, pour ceux qui ont eu le privilège d’assister à ses cours, a été une véritable inspiration, un enseignant dévoué qui s’intéressait réellement à la réussite de ses étudiants. »

Ce soutien d’universitaires chevronnés a bien servi Teddy Samy pendant ses études supérieures en science économique. Il a obtenu une maîtrise en science économique de l’Université de Toronto et son doctorat de l’Université d’Ottawa. Aujourd’hui, il est le directeur de la Norman Paterson School of International Affairs de l’Université Carleton et professeur titulaire en affaires internationales.

Au cours de ses deux décennies en milieu universitaire, entrecoupées de courts séjours dans le secteur bancaire et en marketing, Teddy Samy a assisté aux hauts et aux bas des débats publics sur l’économie et le commerce international. Ses années à Glendon furent celles de la signature de l’ALÉNA et des discussions animées sur le libre-échange.

Plus de deux décennies plus tard, l’ALÉNA fait de nouveau les manchettes de façon dramatique. Teddy Samy a remarqué que nous ne parlons plus des enjeux économiques de la même façon aujourd’hui.

« À mon avis, il est très inquiétant d’assister aux récriminations récentes contre les échanges commerciaux et la mondialisation. Nous devons mieux réussir à sensibiliser les gens au sujet des avantages du libre-échange et des marchés ouverts, tout en nous assurant de venir en aide aux perdants du libre-échange. »

Comment pense-t-il au juste que l’on peut venir en aide aux personnes désavantagées par le libre-échange ? Les gouvernements doivent prendre au sérieux les enjeux des inégalités et de redistribution des revenus. Il est optimiste que les progrès technologiques et l’ouverture commerciale, qui « se renforcent mutuellement » explique-t-il, permettront à plus de pays de participer à l’économie mondiale.

Son expérience du monde des politiques publiques et des milieux universitaires lui a permis d’accumuler de précieux conseils pour les étudiants qui désirent poursuivre une carrière dans ce domaine. Pendant que l’on est à l’université, on est rempli d’espoir au sujet de ce que l’on pourra faire avec ce que l’on apprend, mais par la suite, des obstacles tels que la bureaucratie, les limites des institutions et les intrigues de bureau finissent par refroidir notre ardeur. Il offre le conseil suivant à ceux et celles à la recherche de la meilleure façon d’aborder une carrière à la fin de leurs études.

« Je crois vraiment qu’il faut se trouver quelque chose que l’on aime faire. Même si l’on ne finit pas tout à fait là où l’on voulait arriver, ce n’est pas une raison de s’ennuyer en cours de route. Si l’on aspire à une carrière en développement international, en politiques publiques ou en affaires internationales générales, il faut développer les habiletés qui vous aideront à atteindre votre but. La communication et les langues, le travail interculturel, la pensée critique et l’acquisition d’un fondement solide en économie et en analyse des données, c’est ça qui est utile, ainsi que d’autres compétences. Surtout, il faut être patient. Le changement prend du temps. »

Fidèle à sa profession d’économiste, Teddy Samy met un bémol.

« Je dirais qu’il faut aussi choisir quelque chose qui est en forte demande ! »

 

Neya Abdi, BA’16 Études internationales
Publié en Septembre 2018