La trajectoire du regretté Albert Tucker est plutôt inhabituelle : décrocheur au secondaire, ancien combattant, puis professeur d’université et enfin principal du campus Glendon.
Après avoir abandonné ses études secondaires afin d’aider sa mère qui était veuve, Albert Tucker a occupé un emploi de bureau pendant quelques années. Puis il a fait partie de l’équipe au sol de l’Aviation royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale. À son retour, il a profité des possibilités éducatives qui s’offraient à lui et a terminé ses études secondaires avant de poursuivre des études en histoire à l’Université de Toronto.
Son parcours ne s’est toutefois pas arrêté là. Albert a fait ensuite un doctorat en histoire à l’Université Harvard. Puis il a été recruté pour enseigner au campus Glendon de l’Université York, dont il est devenu le principal par la suite.
Albert portait beaucoup d’affection aux étudiants et étudiantes du campus Glendon. De son vivant, il contribuait généreusement aux bourses d’études. Il n’est donc pas surprenant qu’à son décès, il ait légué une belle somme d’argent pour financer les bourses d’études, la conférence commémorative annuelle John W. Holmes et les activités du Département d’histoire.
« Les communautés des campus Glendon et Keele aimaient et respectaient énormément Albert. Son legs apportera un soutien durable aux programmes et aux personnes qu’il appréciait » déclare son collègue Michiel Horn, professeur émérite d’histoire à Glendon.
« Comme beaucoup de visionnaires, Albert possédait la rare capacité de voir au-delà des contraintes apparentes du statu quo et de créer une nouvelle réalité qui reflétait ses valeurs », explique Mark Jurdjevic, professeur et directeur du Département d’histoire de Glendon.
Par exemple, lors de ses études de premier cycle à l’Université Harvard, Albert était impressionné et inspiré par la façon dont le Département d’histoire ouvrait des portes sur le monde réel en offrant aux étudiants et étudiantes un contact direct avec une grande variété d’experts et de disciplines. Il souhaitait que les étudiants et étudiantes de premier cycle de Glendon profitent de cette même occasion. Il a alors alloué des fonds annuels au Département d’histoire pour que ce dernier puisse inviter des conférenciers et conférencières.
« Grâce à sa vision d’un environnement d’apprentissage dynamique, à Glendon, les étudiants de premier cycle en histoire ont aujourd’hui la chance de rencontrer un grand nombre d’intellectuels qui appliquent leur expertise en histoire de façons innovatrices dans le monde universitaire et au-delà, » souligne le professeur Jurdjevic.
Virginia Grimaldi est l’une des bénéficiaires de la générosité d’Albert. Elle explique qu’elle n’aurait pas pu terminer ses études si elle n’avait pas reçu un soutien essentiel grâce à la succession d’Albert Tucker : « Je viens d’une famille ouvrière. Je suis mère monoparentale, alors j’ai toujours eu des difficultés financières. Poursuivre un doctorat en histoire était très stressant par moment. Je me suis souvent demandé si j’avais les moyens de continuer. Non seulement cette bourse a rendu possible ma première série de recherches de source primaire, mais j’ai pu travailler sur mon doctorat pendant la pandémie mondiale et j’ai maintenant une bonne partie de tout ce qu’il me faut. »
L’étudiant Simon Topp est du même avis : « Lorsque j’ai commencé l’université, j’avais beaucoup de difficultés : mes premiers résultats en témoignent. Depuis, j’ai fait tout mon possible pour changer les choses. L’octroi de cette bourse m’a vraiment encouragé.
Je suis extrêmement reconnaissant envers le regretté Albert Tucker et l’Université York qui m’ont donné le sentiment que tout cela en valait la peine et qui continueront à le faire pour de futurs étudiants. »