Chercheur : Dr Raymond Mougeon, Département d’Études françaises, Glendon, Université York.

Questions de recherche : (1) Quels sont les principaux aspects du changement linguistique dans le français ontarien parlé en situation majoritaire ou minoritaire ? (2) Qu’apprenons-nous sur notre identité linguistique lorsque nous étudions le parler des adolescents ?

Méthode : Le Professeur Mougeon a analysé des données sur le parler d’étudiants adolescents provenant de quatre communautés francophones de l’Ontario (une communauté majoritaire: Hawkesbury et trois communautés minoritaires: Cornwall, North Bay et Pembroke). Ce vaste corpus a été recueilli à l’aide d’entrevues enregistrées en 1978 et 2005 permettant ainsi une analyse à la fois synchronique et diachronique. Plus de 20 variables sociolinguistiques font ainsi l’objet d’analyse quantitatives révélatrices.

Résultats et conclusions : L’évolution du français en milieu minoritaire est fortement influencée par l’usage restreint du français et le contact avec l’anglais. En milieu majoritaire le français conserve les traits traditionnels du français parlé canadien. Les variations dans le vocabulaire, la grammaire et la prononciation sont liées à l’importance démographique de la communauté francophone sur le plan local et au rôle plus ou moins important de l’école de langue française dans la transmission de l’héritage culturel et linguistique de la communauté.

Communication des résultats : Les travaux du Professeur Mougeon ont fait l’objet de nombreux chapitres, articles et communications. Le plus récent ouvrage, qu’il a co-dirigé avec par France Martineau, Terry Nasdadi et Mireille Tremblay, s’intitule Le Français d’ici: études linguistiques et sociolinguistiques sur la variation du français au Québec et en Ontario.

Retombées sur la discipline : Ce projet est la première étude des changements linguistiques d’une langue minoritaire basée sur des données en temps réel. Il rend compte de l’évolution du français d’ici et élucide plusieurs effets associés au contact et à la restriction linguistique.

Retombées sociales et usagers potentiels : Adaptation des manuels scolaires pour qu’ils soient plus représentatifs du vécu sociolinguistique des étudiants. Formation des enseignants afin d’atteindre « une pédagogie éclairée de la variation » linguistique qui reflète mieux l’identité franco-ontarienne.

Partenaires externes : CRSH, Terry Nadasdi, Katherine Rehner, Centre de recherche sur le contact linguistique.

Mots clefs : contact linguistique, français, Ontario, Québec, changement linguistique, langues minoritaires, pédagogie de la langue