Dalia Ashry, BA Linguistique et Sciences du Langage, 2014

Le journalisme n’était pas son premier choix. Ni même son deuxième choix.

Lorsqu’elle est arrivée à Glendon pour y faire une majeure en linguistique et sciences du langage, Dalia Ashry visait une carrière d’orthophoniste. Mais au cours de ses études, elle a fait volte-face et a décidé de devenir enseignante. Toutefois, le marché de l’emploi peu prometteur à l’époque l’a amenée à se tourner vers son troisième choix : le journalisme.

« Je ne savais pas que je voulais devenir vidéojournaliste, dit Dalia. Je n’aurais jamais pensé que cela deviendrait la plus grande passion de ma vie. »

Dans son dernier poste, Dalia travaillait comme vidéojournaliste pour CityNews Edmonton où elle assurait la couverture des nouvelles locales ayant une portée nationale, comme l’histoire d’une survivante de la rafle des années 60 à la recherche de son père biologique. Avant d’occuper ce poste auprès de l’une des émissions de nouvelles les plus connues au Canada, elle a dû toutefois prendre des risques pour se lancer.

Après avoir obtenu son diplôme à Glendon en 2014, Dalia a suivi le programme de journalisme et de télédiffusion du Collège Seneca. En quête d’expérience, elle a décidé de quitter Toronto pour le nord de la Colombie-Britannique et a accepté un emploi de vidéojournaliste, spécialiste des prévisions météorologiques, présentatrice sportive et animatrice radio.

« Il y a trois ans environ, j’ai fait un saut dans l’inconnu pour aller à Dawson Creek, en Colombie-Britannique, une ville de moins de 13 000 habitants, explique Dalia. J’ai travaillé là-bas pendant six mois. Puis CityNews Edmonton m’a repérée et m’a engagée. » Dalia est a présent reporter au sein de CBC News Toronto.

Même si Dalia couvre un grand éventail de sujets, elle s’intéresse tout particulièrement aux nouvelles liées à la justice sociale et à la diversité. Son multilinguisme — Dalia parle anglais, français, arabe et un peu espagnol — lui permet d’établir un rapport avec les personnes qu’elle interviewe et de gagner rapidement leur confiance. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles elle a obtenu un stage de deux semaines en tant que productrice et reporter pour la couverture en ligne en français des Jeux d’hiver du Canada à Prince George en Colombie-Britannique. Ses compétences linguistiques lui sont aussi particulièrement utiles à CityNews pour couvrir les répercussions à l’échelle locale d’événements mondiaux comme les manifestations au Chili et au Soudan.

« Un jour, se souvient Dalia, j’ai interviewé une Soudanaise à Edmonton. Elle était nerveuse, alors je lui ai parlé arabe. Elle s’est détendue et a mieux répondu aux questions avant d’être filmée. Les langues établissent des liens de rapprochement entre les humains. Je peux communiquer avec des personnes de communautés diverses et ma couverture est différente de celle des autres journalistes, parce que les personnes interviewées sont plus à l’aise et confiantes. »

Chose intéressante, selon Dalia, avoir confiance en soi est aussi important qu’inspirer la confiance. Elle affirme avoir appris cette leçon d’un professeur de Glendon; ce dernier lui avait donné un conseil qui n’était pas particulièrement bienvenu à l’époque.

« J’ai toujours aimé viser haut et avoir de bonnes notes, raconte Dalia. J’avais un professeur à qui je demandais souvent de l’aide ou à qui je posais toujours des questions pour m’assurer d’avoir bien compris les travaux à faire ou les révisions avant un examen.

Une fois, il m’a dit que je ne pourrais pas toujours compter sur son aide ou sur ses conseils et qu’une facette de l’expérience universitaire et de la vie adulte était de faire des choses indépendamment en exerçant sa pensée critique. Je me souviens d’être sortie de son bureau, me sentant mécontente et agacée. Mais c’était l’un des meilleurs conseils que j’aie reçus, surtout pour ma profession actuelle, car je dois souvent réfléchir et prendre rapidement des décisions. »

Dalia souhaite continuer à mettre en vedette des histoires diverses, aider des journalistes débutants à lancer leurs carrières et enseigner un jour le journalisme de radiotélévision. La titulaire du prix d’excellence des femmes arabes souhaite aussi contribuer à une représentation plus inclusive dans les médias d’information.

« J’espère que les petites filles et les petits garçons qui regardent les bulletins de nouvelles et ont envie d’être reporters se diront que c’est possible en me voyant. »

 

 Neya Abdi, BA’16 Études internationales
Publié en Juillet 2020