Neil Orford , BA Histoire, 1986

Certains mettent des années à découvrir leur passion. Neil Orford a eu la chance de trouver sa passion pour l’histoire très jeune.

« J’ai grandi dans une famille où l’histoire abondait. Mes parents, vétérans de la Seconde Guerre mondiale, étaient assez âgés et des conteurs invétérés, explique Neil. Ma parenté, tant maternelle que paternelle, avait gardé beaucoup d’archives familiales de leur lignée et une abondance d’artéfacts qui ont animé ma jeunesse. »

Les souvenirs d’enfance de Neil sont remplis d’histoire canadienne grâce à des voyages en famille pour visiter des monuments célèbres, à sa participation à des groupes d’activistes pour préserver l’histoire locale et à des professeurs d’histoire passionnés. Quand il est arrivé à Glendon, poursuivre un baccalauréat en histoire et sciences politiques tombait sous le sens.

« J’ai eu la chance d’avoir des enseignants comme Michiel Horn, Irving Abella, Albert Tucker, Norman Penner, Sylvie d’Augerot-Arend, Murray Ross et Martin Fichman. Ils étaient des sommités à mes yeux. Durant mes années à Glendon, nous avons bénéficié du leadership de Philippe Garigue. J’ai pris le thé avec lui dans son bureau à plusieurs reprises. Une conversation avec le professeur Garigue, dont l’étendue des connaissances et d’expériences historiques était considérable, pouvait insuffler à n’importe qui un sentiment de “gravité” historique. »

La présence de ces grands intellectuels a stimulé les études de premier cycle de Neil, mais l’histoire du campus aussi. Pour Neil, le manoir Glendon « évoquait un lien historique puissant ». Il a passé des heures à imaginer la vie quotidienne de la famille Wood tout en préparant des émissions pour Radio Glendon.

« Pendant mes années à Glendon, mes journées sur le campus étaient bien remplies : j’arrivais tôt et je me garais dans l’aire de stationnement plus bas. Je suivais mes cours, j’étudiais à Frost, je soupais au Café de la Terrasse, je faisais mes émissions pour la radio et je restais souvent tard pour socialiser. J’habitais au centre-ville de Toronto, mais Glendon était devenu mon “chez-moi” de bien des façons et j’ai tissé de nombreuses amitiés durables. »

En 1985, Neil a reçu le prix George Tatham d’excellence académique. Il lui a été remis par le professeur Garigue lors du bal de fin d’année qui avait lieu à Todmorden Mills. C’était un moment particulièrement mémorable pour le jeune Glendonien.

« J’ai été profondément touché de recevoir le prix, mais encore plus de le recevoir du principal. »

Avant d’obtenir son diplôme, il a décidé à la dernière minute de poursuivre un baccalauréat en éducation plutôt qu’une maîtrise en environnement. Mais comme il craignait que son désir de poursuivre l’enseignement soit un caprice, il a reporté son acceptation pour la M.Env. au lieu de refuser l’offre complètement. En fin de compte, ce choix était le complément parfait de sa passion pour l’histoire.

« Dès qu’on m’a mis dans une salle de classe pour “apprendre à enseigner”, je me suis senti dans mon élément, se souvient Neil. La conception des plans de cours, l’apprentissage de la méthode socratique, l’étude de la pédagogie et l’intégration de mon amour pour l’histoire dans ma vie de tous les jours étaient justement le défi que je cherchais. »

Dire que l’enseignement était une vocation parfaite pour lui serait en dessous de la vérité. Au cours de sa carrière, Neil a remporté plusieurs prix, dont une médaille Canada 125 en 1992, une Médaille du jubilé de diamant de la reine en 2012 et le Prix du Gouverneur général pour l’excellence dans l’enseignement de l’histoire canadienne en 2013.

L’amour de Neil pour l’histoire a toujours été accompagné d’un respect sincère pour le progrès. À mesure que sa carrière de professeur progressait, il a remarqué une baisse d’intérêt envers l’histoire dans les écoles alors que l’attention se tournait vers les disciplines STIM. Lorsqu’il est devenu directeur de département en 1998, il s’est concentré sur la promotion de nouvelles façons de présenter l’histoire et de la rendre plus accessible et pertinente pour les élèves de l’ère numérique. Cette approche a établi les fondements de ses travaux ultérieurs sur l’histoire numérique.

Après avoir pris sa retraite en 2017, il a transformé sa passion à temps partiel en une entreprise à temps plein. En 2013, il a fondé l’organisation qui est devenue Moments déterminants Canada. Elle aide les conseils scolaires, les musées, les organismes à but non lucratif et les organismes gouvernementaux à concevoir des programmes éducatifs numériques et historiques. À ce jour, il a travaillé avec des entités comme le ministère du Patrimoine canadien, Anciens Combattants Canada et le Centre Juno Beach.

Malgré une brillante carrière d’enseignant s’étendant sur trois décennies et une deuxième carrière dynamique, Neil considère la famille qu’il a fondée avec sa femme Laurie, également diplômée de Glendon, comme sa plus grande réussite.

« Rien n’est plus important que ma famille. J’ai connu le bonheur d’avoir deux filles qui brillent chacune à leur manière et qui m’ont appris bien plus que tout ce que j’ai pu leur apprendre. »

 

Neya Abdi, BA’16 Études internationales
Publié en Juillet 2020