Ce n’est pas tous les jours qu’un étudiant universitaire canadien a une audience avec le premier ministre de la France : Christian Petit-frère a consacré ses dix minutes de célébrité à remercier la seule faculté bilingue d’arts libéraux au Canada.

« Mon destin était non seulement de survivre, mais aussi de m’épanouir comme citoyen canadien », a déclaré Petit-frère au premier ministre Jean-Marc Ayrault, lors de sa visite à Toronto le 14 mars, pour promouvoir les avantages de la coopération entre le Canada et la France, à l’Empire Club of Canada. « Je suis fier de mon nouveau pays. Je suis fier de cette grande nation fondée sur les principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais ces principes ne peuvent atteindre leurs objectifs que grâce au pouvoir de l’éducation et des établissements d’enseignement, comme mon université, le Collège universitaire Glendon. »

Petit-frère et ses trois jeunes frères et sœurs ont immigré au Canada en 2011 après avoir vécu pendant un an à Haïti dans un camp de réfugiés pour les survivants du tremblement de terre de 2010 qui avait fait 220 000 victimes, dont les parents et la sœur aînée de Petit-frère. Âgé de 21 ans, Petit-frère a entrepris des études de premier cycle en sociologie à Glendon l’automne dernier.

Fréquenter l’université, c’est réaliser un rêve que j’ai toujours eu, a expliqué Petit-frère. « Déjà enfant, j’étais déterminé à aller à l’université. L’éducation me passionne et il était très important pour moi de continuer mes études. »

Francophone, Petit-frère a choisi Glendon en raison de son bilinguisme et de son emplacement au cœur de la plus grande ville du Canada. Il espère poursuivre ses études et obtenir un diplôme en politiques publiques ou en droit, puis retourner à Haïti pour participer à la reconstruction du pays. Son discours émouvant renfermait un puissant message concernant l’importance de la liberté et de l’égalité et le rôle que des universités comme Glendon jouent pour former la prochaine génération de dirigeants et de personnes qui transformeront le monde.

« Je suis ici car la société canadienne, comme la société française, est fondée sur des principes en vertu desquels la classe sociale d’une personne, la couleur de sa peau et son pays d’origine ne sont pas des obstacles à sa réussite. »

L’éducation, a-t-il dit, conduit à de nouvelles façons de penser et d’agir. « Haïti est un pays en difficulté, qui a besoin de personnes ayant la formation et la confiance nécessaires pour susciter des changements positifs. Glendon me donne les moyens de réussir à l’université et me prépare à la vie en général. »

« Avec une telle éducation, tout est possible. »