Ceux qui me connaissent bien savent que je suis une diplômée du Collège universitaire Glendon. J’ai toujours été fière de m’afficher comme Glendonienne et, chaque fois que l’occasion se présentait d’aller faire un tour dans ce lieu où j’ai passé mes premières années à Toronto, c’était toujours un plaisir renouvelé.

Au cours des derniers 20 ans, ces brèves visites étaient souvent liées à mon travail au journal Le Métropolitain : la couverture d’un événement culturel ou d’une conférence internationale, une rencontre avec le principal, une conférence internationale, l’inauguration du Centre d’excellence, la remise des diplômes, etc. J’y suis même retournée afin de me perfectionner dans le domaine de la traduction.

C’est ainsi que lors des événements entourant le 50e anniversaire de Glendon, c’est avec beaucoup d’anticipation que je suis allée aux retrouvailles organisées le vendredi 30 septembre. J’étais un peu inquiète de ne connaître personne, étant donné qu’une bonne partie de mes camarades de l’époque – la plupart francophones – étaient retournés au Québec après leurs études à Glendon.

Le comité organisateur du 50e avait prévu quelques activités ce jour-là auxquelles une centaine de personnes ayant Glendon comme alma mater ont participé, notamment le visionnement du film « Les dix premières années de Glendon », une exposition de photos prises par un ancien principal du Collège, David McQueen, et les retrouvailles des diplômés du 50e.

Au cours de ces retrouvailles, même si je n’ai revu aucun des étudiants que j’ai côtoyés à l’époque, j’ai redécouvert que les anciens de Glendon – francophones et anglophones – ne forment qu’une seule et même famille. Ainsi, une brève rencontre avec Pierre David, qui était arrivé à Glendon après avoir terminé sa 12e année dans la Belle Province au début des années 1970, redonne tout son sens à ces célébrations. Comme bien d’autres étudiants, cet avocat montréalais a exprimé haut et fort avoir passé « ses plus belles années » sur le campus bilingue de l’Université York où il a étudié en sciences politiques.

« À l’époque, nous étions quelque 200 francophones, et je me suis fait une niche en sciences politiques, se rappelle Pierre David. La petitesse du campus m’a permis de découvrir mon potentiel et ici, j’ai recréé une famille. C’est également à Glendon que j’ai appris à penser et à respecter les idées des autres. Cette formation a fortement influencé mon choix de carrière. D’ailleurs, comme moi, quatre de mes amis de l’époque ont aussi poursuivi des études de droit après leur séjour à Glendon. Ce campus représente pour moi que de beaux souvenirs. »

Puis, soudain, des cris de joie! Deux dames n’en croient pas leurs yeux. L’une d’entre elles, Andrée Tremblay, vient de retrouver une camarade, une ancienne étudiante en histoire aujourd’hui à la retraite après de nombreuses années à travailler dans le domaine de l’éducation. Pour elles aussi, Glendon était synonyme de bon temps. Quarante ans plus tard, la conversation entre elles a repris comme à l’époque, comme si le temps s’était arrêté pendant quatre décennies.

À l’instar de ces « Glendoniens », d’autres petits groupes se sont retrouvés au rez-de-chaussée du Centre d’excellence, là où avait lieu la rencontre. Dans une atmosphère détendue, ils ont ressassé les souvenirs de leur jeune vie d’adulte sur ce campus où la taille des édifices ne serait jamais plus haut que celle des arbres, comme en témoigne le tout récent Centre d’excellence.

 

 

Par Christiane Beaupre, publié dans Le Métropolitain le 19 octobre 2016