Un Canada plus inclusif grâce à Gina Valle

 

Gina Valle

Dre Gina Valle, BA Études françaises, 1985

Quand Gina Valle, auteure et animatrice d’ateliers sur la diversité, est revenue à Toronto en 2000, elle avait du pain sur la planche : non seulement son fils portait encore des couches et elle attendait son deuxième enfant, mais elle préparait la soutenance de sa thèse. De plus, son mari David voyageait souvent pour son nouvel emploi et sa Nonna (qui avait élevé Gina et son frère étant donné que leurs parents travaillaient d’arrache-pied) venait de subir un AVC. Confrontée à ces priorités concurrentes et à un marché immobilier sans merci, elle a décidé d’aller habiter chez ses parents.

« C’était une période difficile sur plusieurs fronts. Je ne pouvais pas penser plus d’une minute à la fois, se remémore Gina. Mes parents m’ont aidée à m’occuper de notre fils et ont préparé les repas. En échange, je me suis occupée de ma Nonna; quand elle se reposait l’après-midi, j’étudiais à son chevet. La culture dans laquelle j’ai grandi veut que la famille soit un bloc soudé, qu’on s’entraide toujours les uns les autres et cette étape de ma vie n’a pas fait exception. »

Grâce à son éthique de travail et à ce soutien familial, Gina Valle a accompli des réalisations impressionnantes. Elle a obtenu un baccalauréat en éducation de l’Université de Toronto et une maîtrise en éducation avec une concentration sur les programmes d’études avant d’obtenir un doctorat en multiculturalisme et formation des enseignants.

Bien évidemment, elle a commencé son parcours universitaire à Glendon, où elle a obtenu un baccalauréat en science politique et études françaises; sur le campus, elle s’est fait des amis avec lesquels elle est restée en contact.

« Avant l’ère des courriels et des messages textes, nous nous téléphonions. Nous devions trouver un moment libre dans notre journée pour prendre un café à la cafétéria entre deux cours. Bien entendu, nous faisions aussi notre possible pour ne pas manquer les soirées au pub le jeudi soir afin de rencontrer d’autres amis. »

Elle se remémore avec plaisir l’engagement du corps professoral et du personnel envers la création d’un excellent environnement pour les étudiants, en particulier l’engagement envers le succès des étudiants de Glendon. Gina Valle est particulièrement fière d’avoir fait des études françaises à Glendon.

« J’ai vraiment adoré le fait de pouvoir passer la majorité de ma journée en français tout en étant à Toronto. Cela me rendait heureuse. » Par la suite, Gina a épousé un francophone et a élevé deux enfants francophones au cœur de Toronto.

Après avoir obtenu son diplôme, elle a fondé l’organisme Diversity Matters qui a pour vocation de rendre le Canada plus inclusif. Au cours des vingt dernières années, Diversity Matters a offert des ateliers et des séances de formation et sa fondatrice a publié trois livres : Our Grandmothers Ourselves: Reflections of Canadian Women, Enseignants sous leur meilleur jour/Teachers at their Best, et Le meilleur monde imaginable/The Best of All Worlds, un livre pour enfants. Elle a également produit et réalisé un documentaire interconfessionnel intitulé The Last Rite. Elle siège à plusieurs conseils d’administration nationaux parce que c’est sa façon de remercier le Canada pour la vie qu’elle a pu y mener.

En 2018, Gina Valle a réalisé une exposition plurilingue au Musée canadien des langues au campus Glendon, intitulée « Héritage ». Cette exposition, inspirée par son livre, Our Grandmothers, Ourselves, met en vedette des immigrantes issues de 24 pays différents à travers les réflexions de leurs petites-filles. À la demande d’Affaires mondiales Canada, l’exposition a voyagé en Scandinavie, en Asie et au Moyen-Orient pour montrer comment nous vivons et comment nous comprenons la diversité dans notre pays.

Indubitablement, l’héritage, la culture et la langue font partie intégrante de la vie de cette diplômée de Glendon. Selon Gina, ces facteurs ont défini sa façon de naviguer dans le monde et ont influencé sa décision de s’engager dans le domaine de la formation sur la diversité.

« Dans le cadre de mon travail, j’essaie de comprendre la réaction de l’esprit humain face à des différences de race, de religion, de statut et de capacités, explique-t-elle. Réagit-il avec du dédain et de la peur ou avec un cœur et un esprit ouvert? Avec Diversity Matters, j’aborde les défis personnels et nationaux qui sont associés à la vie dans un pays multiculturel. En fin de compte, nos points communs doivent l’emporter sur nos différences. »

 

Neya Abdi, BA’16 Études internationales
Publié en Décembre 2019