Rédactrice : Carli Gardner

Valérie Schoof, chercheuse et professeure associée au campus Glendon de l’Université York, a obtenu une prestigieuse chaire de recherche de York et le prix des jeunes innovateurs de Petro-Canada. Ces distinctions récompensent la professeure Schoof en tant que jeune chercheuse émergente dans le domaine de la biologie des primates et reconnaissent les contributions importantes de ses approches de recherche innovatives au contexte de formation de l’Université et à la société en général.

Photo de profil professionnel de la professeure Valérie Schoof.

La chaire de recherche de York récompense Valérie Schoof pour ses contributions exceptionnelles à la recherche en biologie avec le titre officiel de chaire de recherche de York en endocrinologie comportementale des primates. En tant que chef de file émergente en recherche dans les 15 années suivant sa première nomination académique, la professeure Schoof a obtenu une chaire de recherche de York de niveau II. Ce programme de chaires de recherche est considéré comme le pendant interne de l’Université York du Programme des chaires de recherche du Canada (CRC) et vise à reconnaître les chercheurs exceptionnels de York.

« Glendon se réjouit de l’attribution de la première chaire de recherche de York à notre faculté et de la reconnaissance des réalisations extraordinaires de la professeure Schoof en matière de recherche », note le professeur Colin Coates, vice-principal adjoint à la recherche et aux études supérieures.

Valérie Schoof observant un singe vervet en Ouganda.

Sa vaste expérience de recherche pratique sur le terrain en Ouganda, au Kenya et au Costa Rica et ses nombreuses publications sur un vaste éventail de sujets liés à la biologie des primates ainsi que ses réalisations en matière de recherche, tant sur le terrain que par écrit, ont valu à la chercheuse des prix de financement externe du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et d’autres institutions notables comme la National Geographic Society et la Fondation Leakey. À ce jour, Valérie Schoof compte près de 500 citations de ses travaux sur Google Scholar et elle a reçu plus de 1 000 000 dollars de financement pour la recherche. Ces réalisations témoignent de la portée considérable de ses recherches dans le domaine de la primatologie et dans la communauté de recherche de l’Université York.

La reconnaissance de la professeure Schoof en tant qu’universitaire émergente dans le domaine de la biologie des primates lui a valu les éloges de ses collègues tant au Canada qu’à l’étranger. Les universitaires applaudissent son engagement remarquable dans la recherche à tous les stades de sa carrière (diplômée, boursière postdoctorale, professeure adjointe) et saluent ses publications approfondies sur trois espèces différentes de primates en trois lieux différents pour leur diversité et leur impact. Stacey Tecot, professeure agrégée d’anthropologie à l’Université d’Arizona, décrit le travail de la professeure Schoof comme étant « impressionnant pour toute personne à n’importe quel stade de sa carrière, tout particulièrement en raison de la créativité et de la complexité des questions qu’elle pose, des données qu’elle collecte et des analyses qu’elle utilise ».

Dans ses recherches, Valérie Schoof intègre l’endocrinologie comportementale des primates à leur écologie et leur évolution. Elle s’efforce de comprendre comment les individus réagissent de manière comportementale et physiologique à leur environnement social et physique et comment ces réactions influencent la survie et la reproduction des individus. Les recherches de Valérie Schoof se penchent principalement sur l’endocrinologie comportementale en tant qu’outil pour mieux comprendre comment les individus gèrent les complexités de la compétition et de la coopération associées à leur vie en groupes sociaux ainsi que la variation au niveau individuel des traits de leur histoire de vie et de leur condition physique.

En plus de sa récente titularisation, la nomination de Valérie Schoof à la chaire de recherche de York est un couronnement. Elle tient cependant à réfléchir au parcours qui l’a amenée à cette étape de sa carrière.

De ses recherches initiales dans le domaine de la biologie des primates pour un mémoire de premier cycle à l’Université Queen’s à ses recherches de maîtrise et de doctorat à l’Université Tulane et au Costa Rica, puis à l’Université McGill après l’ouragan Katrina, Valérie Schoof souligne l’impact du mentorat des professeurs et des chercheurs sur sa trajectoire professionnelle.

Elle garde de bons souvenirs de son expérience de recherche de premier cycle dans le laboratoire du professeur Robert Montgemerie — qu’elle définit comme ayant été un « premier contact formateur avec la recherche » — et reconnaît l’influence continue de cette expérience sur son « désir [non seulement] de parler aux étudiants de ses recherches », mais aussi « d’impliquer les étudiants [dans la recherche] au premier cycle et au cycle supérieur ».

Valérie Schoof dans son nouveau laboratoire à Glendon.

Aujourd’hui professeure agrégée de biologie au campus Glendon, Valérie Schoof a joué un rôle essentiel dans de nombreux aspects du développement du programme. Ses premières expériences universitaires continuent néanmoins d’influencer sa philosophie et sa pratique de l’enseignement, en salle de classe comme au-delà. En classe, la professeure Schoof reconnaît sa bonne fortune et elle partage volontiers les anecdotes de ses interactions extraordinaires avec la faune sur le terrain pour inciter les étudiants à prendre conscience de l’importance de la conservation des animaux et de l’environnement. En dehors de la salle de classe, elle participe en tant que mentore au Programme des apprentis-chercheurs de Glendon (PAC), une occasion payante pour les étudiantes et étudiants de premier cycle les plus brillants d’acquérir une expérience pratique de recherche. De plus, elle supervise des étudiants de troisième cycle et des adjoints à la recherche, et travaille avec des équipes de recherche sur le terrain en Ouganda et au Kenya.

Bien que Valérie Schoof encourage les étudiants à toutes les étapes de leur parcours universitaire à participer à des activités de recherche, elle reconnaît les obstacles institutionnels (comme les possibilités d’accès et le coût des voyages sur le terrain ou du bénévolat) qui limitent souvent leur participation. Consciente de sa position privilégiée en tant que titulaire de la chaire de recherche de York, la professeure Schoof s’engage à réduire les obstacles institutionnels qui empêchent les étudiants de mener des recherches en les rémunérant toujours pour leur travail, par exemple.

Un curieux singe vervet touche des carnets de collecte de données sur le site de recherche de Nabugabo en Ouganda.

La critique réfléchie de la professeure Schoof à l’égard des inégalités institutionnelles va au-delà d’une prise de conscience des obstacles concernant l’accès à des possibilités de recherche pratique auxquels se heurtent les étudiants. Elle reconnaît également le passé colonial de la recherche sur le terrain dans le domaine de la biologie des primates. Dans le cadre de ses travaux actuels en primatologie, elle aspire à faire des recherches équitables non seulement au Canada, mais aussi dans les communautés de l’Ouganda et du Kenya.

Valérie Schoof s’est impliquée dans la décolonisation de la recherche sur les primates, comme en témoigne son implication dans les populations et les communautés locales en Ouganda et au Kenya. En employant des chercheurs originaires des régions étudiées, elle vise à tisser « des liens de collaboration entre les chercheurs canadiens et les chercheurs locaux » et à développer les capacités des communautés locales. Grâce à ces collaborations, elle espère que des scientifiques non africains pourront créer des recherches avec les communautés locales afin d’engager et d’autonomiser les scientifiques locaux, ce qui permettra un partage bidirectionnel des connaissances au profit de la recherche et des communautés locales.

Alors que la professeure Schoof commence à assumer ses nouvelles fonctions de titulaire de la chaire de recherche de York sur les primates et l’endocrinologie comportementale, elle réaffirme son engagement à promouvoir l’équité dans la recherche et le milieu universitaire « non seulement avec des mots, mais aussi avec des résultats concrets ». Pour commencer, la chercheuse reconnaît que « les moyens de subsistance des gens [dans la communauté] dépendent de sa capacité à obtenir des subventions de recherche »; la chaire de recherche de York fournira des fonds pour « maintenir les sites en Ouganda et au Kenya en activité pendant 5 années de plus ».

Le Bureau de la recherche et de l’innovation félicite la professeure Valérie Schoof pour ses récents succès à titre de titulaire de la chaire de recherche de York en endocrinologie comportementale des primates, et à titre de « jeune innovatrice » de Petro-Canada. Le Bureau de la recherche et de l’innovation compte bien célébrer à l’avenir son engagement en faveur de l’équité en tant que moteur de changement dans la communauté universitaire et au-delà. Pour en savoir plus sur Valérie Schoof, ses objectifs de recherche et ses réussites, regardez l’enregistrement vidéo de son interview avec Ian Roberge, le principal actuel de la série « Fireside Chat » organisée par le Bureau des anciens et de l’avancement institutionnel de Glendon.